Salut les pulpies,
Je vous retrouve pour la première interview burlesque de l’année avec à nouveau un festival en dehors de nos frontières ! Le “That’s Amore Burlesque Festival” a lieu chaque année dans la capitale italienne. Et oui je vous emmène à Rome, à la rencontre de Sophie Sapphire et Ann Da Loos, ses cofondatrices. C’est parti !
Tout commence en 2015 quand les deux amies se rencontrent lors d’un cours de burlesque. Chacune avait déjà un background artistique mais c’est la passion du burlesque qui les a réunies.
Pour Sophie, le burlesque n’était pas au départ une évidence : “J’ai commencé le burlesque par accident. Je ne savais pas ce que c’était”, m’a-t-elle confié, “mais j’ai tout de suite aimé cette discipline pleine de paillettes, de lumière, de beauté et de sensualité. Mon premier cours était un cours amateur, puis je me suis inscrite à l’académie burlesque de Rome où j’ai rencontré Ann.”

Ann a commencé bien plus tôt : “J’ai découvert le burlesque il y a 7 ans ! Avant cela j’ai fait de la danse du ventre pendant de longues années, après des études d’art et d’histoire. J’ai toujours aimé le cinéma classique et la danse.” Elle ajoute “j’aime le burlesque, à la fois pour la liberté et la créativité que permet la discipline. J’ai étudié deux ans à l’académie de Burlesque de Rome où j’ai rencontré Sophie. Aujourd’hui, j’étudie par moi-même en recueillant les conseils des meilleurs effeuilleuses au monde.”

Après leur rencontre, les deux amies se rendent compte de la difficulté de pratiquer leur art à Rome. Il n’y a pas de festival en Italie qui donne des opportunités aux débutants, aux amateurs ni aux artistes qui proposent des numéros non-classiques. Il n’y a tout simplement pas de place pour eux.
“Le projet est né avec le désir de créer un événement où vous pouvez donner de la lumière aux artistes émergents, découvrir de nouveaux talents burlesques, et où vous pouvez exprimer l’art à 360 degrés.”, explique Sophie.
Leur idée était de faire un festival différent, pour des artistes différents. Même le nom du festival s’inspire de cette volonté de ne pas faire comme les autres. Sophie explique ainsi :
“L’amour pour cette discipline m’a fait penser à un nom qui a immédiatement transmis l’idée de ce que c’était : une concentration de beauté et de talent ainsi que d’empathie et d’hospitalité « That’s Amore »! Nous aimons choyer nos merveilleux artistes et les faire se sentir chez eux!”
Et Ann d’ajouter : “En fait, nous appelons nos artistes “Artists of Love” “Artists of Amore”.
Cette année le festival fête ses 5 ans. Un exploit pour un festival qui n’a reçu aucun soutien de sa ville ! Les cofondatrices ont dû se battre pour le monter dans un pays où la discipline n’est pas encore démocratisée.
En Italie, quand on parle de burlesque, beaucoup de gens pensent au strip-tease, à la pole dance ou au film “Burlesque” avec Christina Aguilera. Il y a une vraie méconnaissance de cet art. De plus, le burlesque peine à décoller dans le pays car il est supplanté par la mode et d’autres choses.


Concernant l’absence de soutien public, elles expliquent : “Il n’y a pas de soutien de la part des institutions. Le burlesque et le cabaret ne sont pas considérés comme un art à part entière. Seuls les théâtres privés sont intéressés. Les théâtres publics nous sont tout simplement inaccessibles. »
Pourtant le burlesque n’est pas une discipline nouvelle en Italie. Depuis 25-30 ans, il existe des spectacles qui ont principalement lieu dans le nord du pays, notamment à Milan et à Turin. Et parfois à Rome de façon plus anecdotique. Mais la plupart du pays n’en a jamais entendu parler.
“Ce manque de visibilité fait qu’il y a peu d’opportunités pour le new burlesque, le dark comique. La part belle est faite au burlesque classique. Les artistes italiens sont d’excellents performers, très techniques, qui ont passé de longues années à étudier cet art. Mais ils manquent d’opportunités de montrer leur talent au public, de plus ils ne passent pas à la TV, et il y a peu de coopération entre les artistes.”
Pour financer le festival, les filles comptent donc bien sûr sur la vente des billets mais aussi sur le soutien de trois sponsors présents depuis le début.

“Nous avons trois sponsors fantastiques! Effplume, une marque d’accessoires burlesques qui crée de merveilleux éventails de plumes et de boas enchanteurs et précieux.
Marziposa, une marque de sous-vêtements entièrement fabriqués à la main.
Et la Chambre de Sophie Sapphire, qui est une ligne de robes et d’accessoires vintage.”
Le festival est le seul à avoir continué pendant la période du covid. En 2021, c’est une édition entièrement digitale qui a eu lieu, ainsi que durant l’été pour une édition spéciale.
Pour cette cinquième édition, Sophie et Ann ont donc choisi d’offrir la possibilité de voir les artistes sur scène mais aussi en ligne ! Plusieurs compétitions auront lieu tout au long du weekend, pour professionnels et amateurs, pendant lesquelles plusieurs prix seront décernés : meilleur teasing, meilleur comic, etc. Mais chose nouvelle, il y aura aussi une compétition exclusivement en ligne. Le public de l’édition en ligne pourra voter par email pour son artiste favori.

Attirer le public n’est pas une chose aisée donc. Les Romains sont difficiles, ils ne sortent pas beaucoup. Le public intéressé par le burlesque est minoritaire, local et pas très international. La publicité est faite principalement par les théâtres et des annonces sur les stations de TV locale.
“Actuellement notre festival est le seul événement live du pays. Alors on compte beaucoup sur notre public fidèle pour venir remplir le théâtre le jour J.” ajoute Sophie.
L’évènement est dans le centre de Rome dans un très beau et très ancien théâtre : le Ghione.
“Rome est une ville assez grande et il est très difficile d’y circuler.” explique Sophie, “C’est la première fois que nous serons dans le centre de la ville.”

Le festival propose un line-up incroyable avec des artistes italiens mais aussi venu du monde entier notamment d’Espagne, du Portugal, de Russie, d’Australie, du Royaume-Unis, de Slovaquie, du Canada, des États-Unis, d’Irlande et aussi de France dont Dotty Mac Lane et Eva Des Lys qui concourent pour la compétition de Queen of Burlesque.

Il y aura également un jury trié sur le volet avec Betty Crispy, artiste Bordelaise, marraine de cette cinquième édition, mais aussi le producteur du Barcelone Burlesque Meeting (partenaire du festival), Betty Blonde (artiste, Italie), Neil Lewis (photographe, UK ), Lilian Dujour (Artiste, USA), et les co-fondatrices qui ont à cœur de bichonner leurs artistes.

“Cette année nous sommes particulièrement heureuses de notre line-up.” ajoute Sophie, “Il y a eu une explosion des candidatures avec des numéros plus qualitatifs, comme si les artistes étaient terriblement en manque de la scène et se mettaient à postuler dans les festivals comme si leur vie en dépendait!”

Plusieurs workshops seront proposés : du cancan par Betty Crispy, mais aussi du chair dance avec Ritto Wanderlust (Italie), et l’art du teasing avec Rudy Ruby (Espagne).
De quoi passer un bon moment en ligne ou en live, si un weekend à Rome vous tente, il n’est pas trop tard !

Et pour ceux qui préfèrent prendre leur temps pour organiser leur voyage, cette année encore les filles espèrent organiser une édition spéciale estivale pour prolonger le plaisir, mais tout dépendra de la situation sanitaire. Il aura lieu entre le mois de juin et de septembre, mais rien n’est encore défini. Si cela vous tente, guettez les annonces sur les réseaux sociaux pour postuler !
Paillettes et tourbillon de nippies,
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