Mini, mimi, rikiki … aujourd’hui, on va parler : MINI JUPE !
Véritable symbole d’émancipation sexuelle, la mini jupe a une histoire. Laissez moi vous la raconter aujourd’hui.
La minijupe est une « jupe dont la longueur ne doit pas excéder 10 cm sous les fesses pour mériter cette appellation » d’après Le vêtement de A à Z de Sophie George, ou encore « une jupe très courte s’arrêtant à mi-cuisse » d’après le dictionnaire Larousse.
Les premières mini jupes sont portées par … des hommes !
De la tunique grecque à la jupette guerrière du soldat romain, cette jupe très courte est exclusivement portée par les esclaves ou guerriers masculins pendant l’Antiquité. Par la suite le pantalon fera son apparition…
À partir des années 1920, la mini jupe devient un costume de spectacle.

Lors de son spectacle au théâtre des Folies Bergère à Paris en 1926, Joséphine Baker porte une sorte de mini jupe composée uniquement de bananes. Il s’agit ici d’un costume de scène uniquement et non d’un véritable vêtement. D’ailleurs la minijupe reste un classique du monde du spectacle lors de l’entre-deux-guerres.

La mini jupe s’attaque aussi au sport.
La Française Suzanne Lenglen abandonne le costume usuel de tennis qu’elle porte encore à l’occasion des Jeux Olympiques d’été de 1920 pour une robe signée Jean Patou à partir de 1921.
Cette robe présente deux caractéristiques qui font débat : les bras sont totalement dénudés et la jupe plissée s’arrête au-dessus du genou.
C’est ensuite le patinage artistique, aux Jeux Olympiques d’hiver de 1928 à Saint-Moritz où la norvégienne Sonja Henie, la jeune diva du patinage artistique, se présente pour la première fois en jupe courte, et fait sensation grâce à ses mouvements audacieux et libérés du port de la jupe longue.
C’est seulement dans les années 1960 que la mini jupe devient un hit !!
Le styliste Jacques Delahaye avait essayé de lancer la minijupe dès 1963 en France, mais il était encore trop tôt et ce lancement ne connut aucun succès.

En 1965, Mary Quant met la minijupe dans sa collection, le succès est immédiat auprès des jeunes, d’abord comme symbole du Swinging London, très vite ensuite en Europe puis dans tout le monde occidental, grâce entre autres à Jean Shrimpton : si la minijupe nait à Londres dans la boutique de Quant, c’est la photo — scandaleuse à l’époque mais mondialement répandue — de Jean Shrimpton à la Melbourne Cup en Australie qui va réellement la populariser.

Aux États-Unis, Edie Sedgwick se fait remarquer à New York avec cette tenue. Certains pays comme les Pays-Bas feront interdire la minijupe, la trouvant alors beaucoup trop provocante.

En janvier 1965, quatre ans après la fondation de sa maison de couture, le grand couturier français André Courrèges est le premier à se saisir du phénomène en faisant de la minijupe la pièce phare de sa collection printemps-été 1965, dans une version plus futuriste que sa cousine d’outre-Manche.
Et vous ? Vous portez la mini ?
