4 ème et dernière partie de la saga Mata Hari.
Nous voilà en 1917, année qui verra la fin de l’espionne sans devenir.
Cette fois, l’appât du gain la conduira à sa fin.
Démasquée puis utilisée pour transmettre de fausses informations par l’attaché allemand qu’elle tentait de séduire, nous ne connaîtrons jamais le fin mot de l’histoire qui conduira le contre-espionnage français à une perquisition dans sa chambre d’hôtel des Champs Élysées.
Dans cette chambre seront découvertes les substances nécessaires à l’élaboration de l’encre sympathique venant s’ajouter aux accablants télégrammes déchiffrés prouvant un conséquent versement de 20 000 Francs depuis les caisses du consul allemand.
Mata confessera qu’il s’agissait du « prix de ses faveurs ».
Manque de jugeotte ou de scrupules ? Elle seule pourrait nous éclairer.
Mata Hari est emprisonnée.
À l’aube du 15 octobre 1917, le lieutenant Mornet se présente à la prison de Saint Lazare, pour réclamer Mata Hari afin de l’amener au lieu d’exécution. Elle l’accueille dans sa cellule en râlant « quelle manie ont les français d’exécuter les gens à l’aube! ».
Mais le Président de la République Poincaré ayant rejeté sa demande de grâce, c’est bel et bien son dernier act.
Elle a seulement 41 ans, et décide pour son dernier spectacle de se faire la plus belle possible. Elle enfile une robe de soie bordée de fourrure et couvre sa tête d’un canotier banc et noir.
Dans le fourgon qui l’emmène sur son lieu de supplice, elle est assise entre le Pasteur Darboux et la sœur Léonie, avec qui elle discute tranquillement, à propos de l’heure matinale de la sentence. Arrivée à Vincennes, elle marche sereinement vers le polygone de tir installé dans les fossés de la forteresse.
Mata Hari refuse gentiment qu’on lui attache les mains au poteau, et renvoie l’homme venu lui bander les yeux, elle veut tout voir dans un dernier élan de fierté ou de courage. Lui faisant face, douze soldats, le fusil à l’épaule.
Elle leur sourit, leur envoie un baiser. Elle a couché avec tellement de soldats semblables à ceux-là dans sa « pauvre » vie, qu’être couchée en joue ne semble pas l’effrayer.Mais cette fois pourtant, elle ne se reveillera pas dans des draps froissés.
« FEU ! » Mata s’écroule, gracieuse.
L’officier s’approche pour lui loger une balle dans la tête, le clairon raisonne, lugubre. C’en est fini de Margaretha Zelle dont on peut dire qu’elle ne fut réellement figure de sincèrité et d’honneur que dans la mort.
Mythomane par nature, avec un goût excessif pour l’argent, elle incarne à elle seule la folie des grandeurs.
Il reste que cette pseudo espionne fut fusillée par une France qui avait besoin d’un bouc émissaire pour apaiser l’opinion publique effrayée par l’ennemi intérieur.
Relecture The Trust Maker
Remerciements à Karine du Ministère de la Défense pour l’accès aux documents.
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