Avant de passer la porte de cet établissement légendaire, et avant même de prendre les impressions d’ habitués des lieux, il convenait de m’entretenir avec la grande prêtresse qui a redonné son faste à la Coupole, celle qui insuffle un vent d’esthétisme sur les nuits parisiennes, chaque mois, Mélina, en la personne de La Bâronne de Paname.
Son discours est passionné et simple et entre passionnées nous nous comprenons. La vocation des Paris Follies, est de raconter l’histoire du lieu, en l’occurrence, l’histoire du dancing des années 20 à 80, avec une prédilection pour l’art déco, la démarche est mi-festive/mi-patrimoniale. Le public vient d’univers très différents, mais on retrouve en chacun une passion pour Paris et pour l’esthétique, sans faire cependant de reconstitution historique, la volonté des organisateurs est de créer des passerelles temporelles; un esprit de fête exhumé d’une mémoire trop longtemps amnésique.
Ouverte le 20 décembre 1927, en lieu et place d’anciens entrepôts de bois et charbon, par Ernest Fraux et René Lafon sous un nom qui veut éclipser celui du Café littéraire Le Dôme, sur le boulevard du Montparnasse, La brasserie La Coupole connaît un rapide succès. Le dancing de La Coupole, au sous-sol, ouvre le 24 décembre 1928.
Parmi les premiers artistes et intellectuels à adopter le lieu, on peut citer Cocteau, Man Ray, Giacometti, Joséphine Baker, Braque, Zadkine, Aragon, et dans les années 30, Piaf, Chagall, Picasso, Prévert. Dans les années 1940 1950, on peut y croiser, Hemingway, Marlene Dietrich ou encore Ava Gardner…
La Coupole est un des témoins de l’Art Déco, vingt-sept peintres, furent chargés de la déco tous choisis par un comité de figures influentes de l’Art déco. La légende veut qu’ils aient été payés en boisson, mais une facture retrouvée en 1993 révèle le prix global de leur intervention : 23 000 francs de l’époque. Dans ses carnets, Jeanne Rij-Rousseau parle de 800 F reçus pour la décoration du pilier No 12.
Passons à mon impression sur cette soirée des Paris Follies. Le lieu atypique est une invitation, l’accueil y est fort aimable. Passée la porte à battant nous voici comme plongé dans un espace conçu par M. Ziegfeld… La plume et les paillettes des shows, dévoilent des artistes de qualité, l’alternance shows et moments orchestrés laissent libre cours à la danse à deux…
Même si le dress code est respecté ,ce n’est pas une présence absolue et curieusement les dames font nettement moins d’efforts vestimentaires que les messieurs.Les habitués ont déjà formé leur petit territoire, les nouveaux s’installent, mais personne ne se greffe aux autres ce qui est dommage, je n’ai pu échanger que des bonjours respectueux mais ce petit monde n’est pas loquace, l’idéal est de s’y rendre en groupe.
Le clin d’œil à la vision populaire de la coupole est respecté avec un danseur pro dans le rôle bien connu des Taxi Boys qui invite les dames seules aux abords de la piste.
Ce qu’en disent les habitués ?.
« Les soirées à la coupole sont conviviales, pour passer une belle soirée entre amis; mais l’interaction avec les autres reste limitée, l’entre soi est de mise. Les habitués ont une certaine prestance et n’hésitent pas à sortir smoking ou frac. Si un thème est indiqué , le public ne joue pas toujours le jeu. Ces soirées renouent un peu avec la grande époque de l’établissement, et les amateur de reconstitution immersive devront accepter le mélange d’époque parfois des plus incongru.”( Fred )
« Le lieu est sublime, une soirée avec alternance d’orchestre et spectacle est plutôt sympa. Quand on est « nouveau », il vaut mieux venir accompagné d’une ou plusieurs personnes. Car il n est pas simple de s’intégrer aux habitués. En effet la 1ère fois, j ai passé ma soirée les yeux rivés dans les moindres recoins sans que les gens viennent me parler. Mais il faut persévérer et venir accompagné, ça en vaut vraiment la peine! Niveau costumes, il est vrai que les hommes sont plus classes que ces dames !”(Perrine )
“Les soirées y sont sympathiques, certains font de beaux efforts vestimentaires, tous les univers sont présents. L’ intégration des nouveaux venus n’est pas aisée mais pas désespérée à force de participer aux événements, qui prennent à chaque fois plus d’ampleur” ( Marco)
Vous l’avez donc compris, je ne peux que vous recommander de vous laisser emporter dans ce tourbillon festif, lors d’une de vos visites en la Capitale.
Crédit photo Didier Bonin- Les Paris Follies- Coupole- La Baronne de Paname
Pour retrouver les événements de la Baronne de Paname cliquez ici.
A très bientôt,
L’acide
Publié par