UN DEBUT DE NOUVELLE VIE
Je me réveille le lendemain enthousiaste et motivée, prête à profiter de ma nouvelle vie et découvrir la ville d’Auckland. J’ouvre les rideaux et là, catastrophe : grosses rafales de vent, tempête de pluie et ciel noir. Décidément cette nouvelle vie ne commence pas de la meilleure des manières. Allez, tant pis, aujourd’hui on se la jouera façon « chantons sous la pluie » avec le sourire aux lèvres malgré tout.
La chambre est composée d’un lit simple, d’un bureau, d’un frigo et attention, équipement indispensable en cet hiver 2019 : un ventilateur ! Je récupère donc de quoi prendre mon petit-déjeuner dans le frigo et descends, au deuxième étage où se trouvait la salle à manger commune, en pyjama Minnie s’il-vous-plaît !
Je m’installe et quelques minutes plus tard j’entends un langage très familier : des français se placent à ma table. Toute contente je leur dis naturellement « bonjour », comme si un lien invisible nous unissait, et nous entamons une conversation. C’est drôle cette facilité qu’on peut avoir à l’étranger d’aller discuter avec des gens de la même nationalité alors qu’on ne se serait certainement jamais adressé la parole en France !
Ils m’expliquent alors qu’ils sont arrivés quelques mois plus tôt. Ils voyagent avec un van et visitent à deux le pays, tout en travaillant de temps en temps dans des fermes et là où le travail se présente à eux. Je leur pose des questions sur ce qu’il y a à savoir quand on vient d’arriver en NZ. Ils m’expliquent aussi qu’il y a beaucoup de français et d’européens dans le pays et que la plupart voyagent de la même manière qu’eux, la Nouvelle-Zélande est le pays des randonneurs et des voyageurs. Nous finissons de discuter quelques minutes puis je termine mon petit-déjeuner et remonte dans ma chambre.
Une fois ma tenue fétiche enfilée : trench, chapeau et talons ; je suis prête pour ma journée. Je commande un Uber pour me rendre dans le CBD déterminée à franchir la première étape de mon installation en récupérant du réseau grâce à une nouvelle carte Sim.
Les gens dans le hall d’accueil de l’auberge me complimentent sur ma tenue et devinent que je suis française. Je ne comprends vraiment pas d’où leur vient cette idée, mon style est pourtant si discret et passe partout…
Au moment de sortir du bâtiment je tombe nez à nez avec l’américain rencontré la veille lors de mon arrivée. Nous parlons brièvement et je lui propose de nous rencontrer en fin de journée afin de faire plus ample connaissance. Nous échangeons nos coordonnées puis je file rapidement.
Mon Uber était arrivé, il me dépose 5 minutes plus tard en plein centre-ville au même endroit auquel je m’étais rendue la veille près du supermarché.
Quand on se retrouve seule à l’autre bout du monde la moindre chose peut facilement stresser, à cause notamment de la barrière de la langue et de la différence culturelle.
Malgré ça je suis prête pour ma première « aventure » : j’entre dans le magasin de téléphonie. Un vendeur tout sourire s’approche de moi et commence son discours commercial. Je le laisse parler en le regardant bêtement pour lui faire mine que je n’ai absolument rien compris. Il se met alors à rire puis reprend lentement en me demandant de quoi j’ai besoin puis me propose les différentes offres.
Après avoir fait mon choix nous débutons l’enregistrement de mes coordonnées et nous échangeons un peu. Il m’explique qu’il vient d’Iran. En repensant au chauffeur de taxi et aux personnes que j’avais pu observer à l’auberge et dans la rue je me fais la réflexion que la population à Auckland est particulièrement cosmopolite.
Une fois terminé, je commence à quitter la boutique, je jette un rapide coup d’œil à mon téléphone pour démarrer ma nouvelle carte et c’est alors que je me rends compte que je ne capte toujours pas de réseau !
Je vous laisse imaginer le changement d’expression sur mon visage passant du sourire joyeux à l’air totalement déconfis. Et soyons honnêtes : les choses auraient été trop faciles si tout avait fonctionné directement…
Un peu désemparée et en manque croissant de réseaux sociaux, je reviens vers le vendeur qui m’invite à m’installer.
En attendant j’utilise le Wifi pour rentrer en contact avec l’américain rencontré plus tôt. Celui-ci finit par me répondre et nous nous donnons rdv le soir même dans le hall d’accueil de l’auberge. Je précise qu’il ne s’agissait pas d’un rencard, pour ceux à l’imagination lubrique…
Je ne voulais pas sortir du magasin avant de pouvoir utiliser mon téléphone !
Après un coup de fil confirmant que mon abonnement n’avait pas fonctionné, je finis par repartir de la boutique, avec finalement une carte sim fonctionnelle 3 heures plus tard !
Je décide de flâner dans le centre-ville pour m’aérer l’esprit, tout en restant proche de ma zone de départ de peur de me retrouver perdue dans cette jungle urbaine. J’observe les personnes qui m’entourent, les différents magasins, l’architecture des bâtiments, j’écoute les gens parler dans la rue et je m’imprègne de l’atmosphère de la ville, tout est tellement différent.
Pour terminer cette journée je commande un nouvel Uber afin de rentrer. Je me fais la réflexion qu’à cette allure mes déplacements en ville risquent de me coûter la peau des fesses, mais pas les miennes, plutôt celles de Kim Kardashian…
Une fois rentrée et remontée dans ma chambre l’américain m’écrit pour me signaler qu’il est à l’accueil dans le hall et qu’il m’attend. Je redescends alors en 4ème vitesse en dévalant les escaliers 4 à 4 comme si ma vie en dépendait ! Enfin, ça c’est plutôt le scénario qui se déroule dans ma tête en attendant simplement l’ascenseur, n’exagérons rien tout de même, je porte des talons !
Je le rejoins et nous décidons d’aller acheter des boissons et de revenir ensuite à l’auberge pour nous poser dans la salle à manger commune. En France j’étais connue par mon entourage pour être une « saucisson addict » mais en Nouvelle-Zélande le saucisson ça n’existe pas alors l’apéro devra s’adapter lui aussi à la nouvelle « gastronomie locale »!
Nous commençons à discuter, j’apprends qu’il jouait au basket à Boston et qu’il travaillait également avec les adolescents dans les écoles. Ma première impression la veille était donc bonne. D’autres jeunes de l’auberge nous rejoignent pour prendre leur dîner. Nous entamons alors la conversation, les questions sont presque habituelles : d’où viens-tu, depuis combien de temps es-tu arrivé en NZ, que fais-tu ici etc. Ils viennent du Japon, de Suède et du Chili et la plupart sont là pour une année. J’ai l’impression de faire un tour du monde en prenant l’apéro ! A ce moment-là je suis vraiment contente de pouvoir rencontrer du monde si facilement.
L’auberge de jeunesse est certainement la meilleure des options quand on arrive dans un pays et qu’on ne connaît personne. Je me rends compte que même lorsqu’on est timide il est facile de lier contact dans ce type d’endroit. Nous vivons tous une expérience plus ou moins similaire et les gens sont vraiment ouverts d’esprit. La plupart ont un anglais approximatif ce qui a l’avantage de décomplexer et de permettre à chacun de s’exprimer, et il faut l’avouer : l’alcool rend toujours bilingue, c’est bien connu ! L’ambiance est donc tout simplement bon enfant.
Ma première semaine s’est déroulée tranquillement, j’ai pris petit à petit mes marques et j’ai rencontré tout un tas de personnes à l’auberge. Uber avait eu raison de mon compte bancaire, mes jambes avaient donc pris le relais. Je me rendais régulièrement dans le CBD à pied ce qui me permettait de profiter des découvertes de la ville d’autant plus que le temps à Auckland n’était finalement pas si mauvais.
Je me suis familiarisée petit à petit avec l’accent, mais c’était une des parties les plus ardue du séjour. En plus de prendre mes nouveaux repères je devais terminer mes démarches administratives pour ensuite démarrer la début de la véritable aventure. J’avais profité des compétences linguistiques de mon nouvel ami américain afin de lui demander de l’aide dans mes démarches. L’accent américain étant pour moi plus facilement compréhensible (merci à certains ex petits amis américains). Grâce à lui, mon parapluie mystérieusement disparu, était arrivé par magie jusqu’à l’auberge. De quoi rendre jalouse Mary Poppins…
Il m’avait aidé à remplir les papiers afin d’obtenir mon numéro IRD indispensable en NZ pour travailler et pour ouvrir un compte bancaire. Sa présence m’a donné surtout plus d’assurance et m’a vraiment bien aidé pour mes démarches.
Je me rend compte que des solutions se présentent toujours à nous peu importe la problématique. Il suffit de garder confiance en soi et de ne pas hésiter si besoin à demander de l’aide d’autant plus à l’étranger où tout nous est inconnu.
Dans mon entourage certains me disent que j’ai beaucoup d’audace pour partir à l’aventure à l’autre bout du monde. Je ne sais pas s’il s’agit de courage ou de folie ! Même si la langue ou la différence culturelle peuvent nous faire appréhender le voyage, je ne me trouve pas si courageuse quand je pense à ceux qui voyagent dans un van. Je n’ai franchement pas le cran des backpackers pour voyager comme ils le font et dormir tous les jours à l’intérieur de leur voiture toute équipée. Bon en même temps je ne suis pas non plus amatrice de grandes randonnées et de camping en tente l’été, une diva ça ne dort pas par terre dehors tout de même !
Même si voyager en van est souvent la solution la plus économique pour profiter d’une totale liberté et d’une belle découverte de la nature, je suis bien trop attachée à mon petit confort et à mes douches quotidiennes. En comparaison j’ai plutôt l’impression d’être la caricature de la fashionista-diva voyageant avec une armoire sur le dos, le tout en chapeau et talons.
Il s’agit peut-être au final juste d’envie : quand on veut vraiment quelque chose on met tout en œuvre pour y arriver… De plus voyager c’est aussi réussir à dépasser ses peurs, ses limites et ouvrir la porte à de nouvelles opportunités pour un enrichissement personnel. Il n’existe pas de formule de voyage parfaite, nous l’adaptons juste à nos moyens, nos envies et notre tempérament. Alors je ne culpabilise pas de voyager tout en gardant un certain confort, même si j’ai conscience que le budget est alors différent.
Certains décident de voyager en van tout en travaillant dans des petits boulots en alternant parfois les périodes de travail avec celles de voyage. D’autres travaillent dans un premier temps puis décident de visiter le pays. Personnellement je préfère prendre mon temps pour appréhender la langue et la culture. Puis démarrer mon voyage et ensuite travailler et m’installer. Chacun son rythme, chacun sa manière de voyager, chacun son aventure !
Dans tous les cas quand vous discutez avec les personnes qui ont voyagé dans leur vie, rares sont celles qui vous diront qu’elles le regrettent…
Mes prochains objectifs sont simples : rencontrer le plus de monde possible, trouver une voiture et quitter Auckland pour commencer ma nouvelle aventure. Mais vous vous doutez bien qu’avec moi rien n’est si facile !
Vous pouvez suivre en direct mes aventures sur ma story Instagram.
Et retrouver mes derniers shootings en Nouvelle-Zélande sur ma page Facebook.
Ton article m’a projeté 6 ans en arrière quand je suis partie en WHV en NZ aussi (mais j’étais moins courageuse que toi, je suis partie avec un ami ahah)! De belles aventures t’attendent, c’est une expérience extraordinaire ! Même si je suppose que tu es déjà bien renseignée, si jamais tu as besoin d’astuces ou conseils n’hésite pas à m’envoyer un message sur mon insta: reinette.et.cie 🙂
Profite à fond de ton voyage !!
J’aimeJ’aime