Démarche chaloupée, talons hauts et rouge à lèvres… Sont-ce là des critères absolus signifiant féminité ? Mais c’est quoi la féminité en 2022 ?
Féminité ou virilité sont des termes qui, inconsciemment, évoquent un autre temps, une époque où la domination masculine était à son comble et où la femme était enfermée dans des carcans sociaux définissant ce que c’était d’être une « bonne » épouse, une femme parfaite, une femme féminine !
Aujourd’hui, les us et coutumes ont changé, les représentations de l’homme et de la femme aussi. Dans un monde où s’entremêlent égalité des sexes, androgynie et non-binarité, devient-il alors plus difficile de définir les préceptes de la féminité ? Comment devient-on féminine ? C’est ce que je tenterai de découvrir avec vous dans ce billet. Mais d’abord, je tiens à préciser qu’il s’agit ici d’une opinion personnelle et que ce type de sujet ne promet ni bonne, ni mauvaise réponse. Tout est corrélé par le vécu et les perceptions de chacun.


Les origines biologiques et culturelles
Alors alors… Du côté biologique, de toute évidence, l’humain vient au monde avec certaines caractéristiques de genre qui influenceront son parcours. De ce fait, les hormones propres à chaque sexe auront un impact sur le développement de l’identité et pourront, possiblement, influencer la féminité et/ou la masculinité. Mais est-ce là la seule façon d’expliquer la féminité ?
Bien que selon certains la féminité se résume à cette combinaison de prédispositions biologiques et hormonales, je suis d’avis que la féminité n’est pas tributaire d’un organe sexuel féminin, d’une voix douce et délicate ou encore de nos aptitudes aux fourneaux ! La féminité n’est pas définissable de façon catégorique et identique pour toutes. Elle est étroitement liée à soi-même, son ressenti intérieur, ses valeurs et ses préférences.
Ainsi, la féminité n’est pas innée, elle est acquise ! C’est donc dire qu’au-delà de l’anatomie, on ne nait pas femme, on le devient. Du moins, c’est ce que Simone de Beauvoir prétendait. Fondés sur des principes existentialistes, les propos de cette dernière réfutent l’hypothèse selon laquelle l’humain serait soumis à une quelconque destinée au niveau de l’identité de genre. » On fabrique la féminité comme on fabrique d’ailleurs la masculinité, la virilité » – Simone de Beauvoir
Il n’est donc pas faux, de prétendre que la féminité serait fabriquée par la société et par notre éducation. Rappelons-nous qu’il fût un temps où l’on nous enseignait dès notre plus jeune âge qu’une fille devait jouer à la poupée, porter du rose et aider sa mère en cuisine, tandis qu’un garçon devait jouer aux petites voitures et donner un coup de main à son père avec les travaux manuels de la maison. L’identité de genre était donc construite par l’influence des proches, l’éducation et les diktats sociaux. Aujourd’hui, bien que cette mentalité ait évolué, un bon bout de chemin reste encore à faire pour déconstruire cette réalité. Il est ainsi inévitable de relier la féminité à plusieurs concepts sociaux et à l’influence de la famille et des amis dans l’apprentissage de ce concept.


Alors, en 2022, être féminine c’est quoi ?
Pour moi, être féminine aujourd’hui, comme le diraient si bien Richard Cocciante et Fabienne Thibeault ; c’est une question de feeling ! En effet, avec toutes les réalités modernes en termes de genres, je considère qu’aujourd’hui tout se passe dans le ressenti et l’intériorisation. Ainsi, la féminité est avant tout un état d’esprit plutôt qu’une représentation physique tangible. Une femme, mais aussi un homme, peut ressentir, exprimer et exploiter sa féminité. Personnellement, je me sens maximum de ma féminité lorsque j’ai confiance en moi et lorsque « je me feel » et ce peu importe le look que j’ai cette journée-là. Il y a des jours où je me feel plus que d’autres. Il y a des jours où ma confiance est au top et d’autres où c’est pouette-pouette. Ça fait partie de la vie et c’est correct comme ça.
Cela nous ramène au concept de se prioriser soi et de faire des choix qui nous rendront heureux / heureuse nous-même avant tout. Ainsi, il est possible de se sentir aussi féminine en vieux pantalon de jogging trop grand, qu’en robe fourreau saillante. Il est tout autant possible pour un homme d’exploiter sa féminité par son look ou autre. Cela étant, tout est une question de préférence et ce qui est attribuable à la féminité pour moi, ne le sera pas nécessairement pour l’autre.
Une autre réalité moderne qui vient mélanger les cartes et pimenter le jeu est la non-binarité et le genderfluid. Doit-on faire absolument un choix entre féminité ou masculinité ? Peut-on être les 2 à la fois ou en alternance selon nos envies ? Peut-on n’être ni l’un, ni l’autre ?
Je ne suis pas calée dans ce domaine, alors je n’oserai pas trop m’y avancer, mais je trouve intéressant de soulever le point. Je crois que la société d’aujourd’hui nous permet une libre expression de soi beaucoup plus inclusive et ouverte qu’autrefois. La contrainte de genre n’étant plus à son paroxysme, osciller d’un genre à l’autre devient donc une option envisageable pour ceux et celles qui s’y sentent mieux. Une ère ou féminité et masculinité deviennent colocataires !


Féminité : une fascination intemporelle
Je ne pourrais parler de féminité sans évoquer la fascination que cette caractéristique humaine provoque dans différents milieux tels que les arts ou la philosophie et ce, depuis des siècles. En effet, la femme et la féminité ont été et sont encore aujourd’hui des sujets qui inspirent plusieurs artistes et philosophes. Que ce soient les travaux de Freud, Simone de Beauvoir ou encore la panoplie d’artistes inspirés par la féminité, il est fort intéressant de se pencher sur leurs ouvrages pour comprendre davantage ce sujet et en voir l’évolution à travers les époques (voir photos à la fin du texte).
De toute évidence, la féminité est de nos jours difficilement définissable sans se contraindre dans l’identité de genre et les préceptes sociaux. C’est pourquoi je dis : Offrons-nous l’opportunité de l’exploiter si le cœur nous en dit, mais aussi gardons-nous le droit de l’exprimer quand et comme bon nous semble !
Maintenant, Miss Coco veut savoir : la féminité pour vous, c’est quoi ?
À bientôt,





