Bonjour les Pulpies !
Nous voici donc au mois de septembre et j’espère que la période estivale vous a été douce.
Ce mois-ci, j’ai choisi de consacrer un portrait à la première femme ayant traversé l’Atlantique seule aux commandes d’un avion le 21 mai 1932 : Amelia Mary Earhart.

Petite fille de juge fédéral américain, Amelia Earhart est née le 24 juillet 1897 à Atchinson, Kansas. Dès son plus jeune âge, elle fait montre d’un caractère bien trempé et de qualités de meneuse auxquelles sa jeune sœur se plie. Elle collectionne ainsi des coupures de journaux consacrées aux femmes exerçant des activités dévolues, à cette époque, aux hommes.
À dix ans, elle voit pour la première fois un avion, mais n’est absolument pas impressionnée par cette « chose de fil rouillé et de bois », selon ses mots. En 1916, elle s’engage comme aide soignante dans un hôpital militaire au Canada ; elle travaillera pour la Croix Rouge de Toronto. À l’issue de la Première Guerre Mondiale, elle devient élève infirmière puis assistante sociale à Boston mais en 1920, elle se passionne pour l’aviation à la suite d’un baptême de l’air. Contre la volonté de sa famille, elle prend des cours de pilotage en 1920 et 1921 et achète en 1922 son premier avion, de couleur jaune vif qu’elle nomme The Canary. C’est d’ailleurs avec cet avion qu’elle établit le 22 octobre 1922 le premier record féminin d’altitude en atteignant les 14000 pieds.

Après le premier vol transatlantique New York-Paris de Charles Lindbergh en 1927, plusieurs éditeurs et le capitaine H.H. Railey ont l’idée de faire relater cette traversée de l’Atlantique par une femme. C’est ainsi qu’ils proposent à Amelia d’embarquer et que les 17 et 18 juin 1928, elle devient la première femme à franchir l’Atlantique nord, comme passagère à bord d’un avion piloté par Wilmer L. Stultz et Louis Gordon. Elle relate ce périple la même année dans 20 Hrs., 40 Min.

Déterminée à justifier cette nouvelle renommée due à sa traversée de l’Atlantique en 1928, Amelia Earhart se promet de traverser l’Atlantique seule. Le 20 mai 1932, exactement cinq ans après le vol du « Spirit of Saint-Louis », celle que Railey avait surnommée « Lady Lindy », en raison d’une ressemblance qu’il lui avait trouvée avec Charles Lindbergh, décollait de Terre-Neuve à bord d’un Lockheed Vega, modifié pour la circonstance. Le voyage fut tout de même agité ! Pour commencer, son altimètre tomba en panne alors qu’elle volait à 4000 m. Puis, en pleine nuit, elle dut affronter une terrible tempête. Ensuite, le givre commença à alourdir dangereusement son appareil et elle dut perdre de l’altitude pour trouver des températures plus douces et s’en débarrasser. Mais sans altimètre, de nuit, la manœuvre était pour le moins hasardeuse… Enfin, au petit jour, « Lady Lindy » dut essuyer une nouvelle tempête, et faute de carburant, elle ne put poursuivre son vol jusqu’à Paris. Elle posa son appareil dans un champ près de Londonderry, dans le nord de l’Irlande.

Cet exploit la conduisit rapidement à effectuer une série de vols à travers les États-Unis et la fit entrer dans le mouvement qui encourageait le développement de l’aviation civile commerciale. Amelia Earhart prit également une part active aux efforts réalisés pour ouvrir l’aviation aux femmes, domaine jusqu’alors réservé aux hommes.
En janvier 1935, elle effectue un vol en solo de Hawaï jusqu’à la Californie, ce qui représente une distance plus grande que celle séparant les États-Unis de l’Europe. Elle est la première à emprunter avec succès cette route dangereuse, tous les vols précédents ayant échoué.
En 1937, avec son navigateur Frederick J. Noonan, elle décide d’entreprendre un tour du monde, aux commandes d’un bimoteur Lockheed 10 E Electra. Ils parviennent à franchir les deux tiers de la distance, mais toute trace de leur avion disparaît le 2 juillet 1937, vers le centre de l’océan, près de l’île de Howland, un atoll du Pacifique central et l’une des dernières escales de leur tentative de tour du monde.
Le Lockheed Electra n’atteindra jamais l’île de Howland et les opérations de recherches restèrent infructueuses. Amelia Earhart et Fred Noonan seront déclarés perdus en mer deux semaines plus tard.
Si la disparition mystérieuse d’Amelia Earhart a suscité nombre de questions et de spéculations, les motifs réels sont encore à l’heure actuelle inconnus. Selon certains chercheurs, l’équipage aurait tenté de photographier des installations militaires japonaises. Contraints à la suite d’une panne sèche à un amerrissage forcé près de l’île de Saipan, Amelia Earhart et Fred Noonan auraient été capturés par les japonais, convaincus d’espionnage et exécutés.

Des recherches sont cependant toujours en cours et le sort de cette femme emblématique et de son équipier préoccupe encore bien des chercheurs. Les membres d’une association internationale de recherches consacrées à l’aviation ont ainsi repris les investigations sur l’île de Nikumaroro où avaient été découverts des ossements humains en 1940. Ils y ont retrouvé un campement et plusieurs objets dont les morceaux d’un poudrier, de chaussure de femme, un fragment de broche ou d’épinglette ainsi que des restes d’objets manufacturés américains.
Si Amelia Earhart était fermement décidée à voler et à repousser les limites imposées aux femmes, de nombreuses personnes sont aujourd’hui encore décidées à éclaircir les conditions de sa disparition en 1937.

Merci pour ce passionnant article !
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