Lolly Wish, LA DIVA BOUDOIR du Crazy Horse et bien plus encore…

La voici, la voilà, je suis heureuse et pas peu fière de vous offrir mon interview de Lolly Wish.

En tant que belge, je la connais depuis bien des années maintenant. Je l’ai vue se produire au Café de la Gare, à l’Archiduc et au Festival Retrorama à Bruxelles.

J’ai également suivi l’un de ses cursus de coaching. Cette femme si inspirante à mes yeux sera la marraine du concours Miss PinUp France 2020 qui se déroulera le 26 octobre 2019 à Erdeven en Bretagne. Et j’avoue j’envie un peu les petites françaises qui auront le plaisir de la rencontrer.

Bonjour Lolly, peux-tu te présenter avec tout le glamour qui te caractérise, à nos lecteurs ?

« Bonjour Athina, bonjour chers lecteurs et chères lectrices, je me présente je suis Lolly Wish.

Je suis tout d’abord LA DIVA BOUDOIR du Crazy Horse, la maîtresse de cérémonie ou si l’on préfère meneuse de revue.

Je suis effeuilleuse burlesque, chanteuse de music hall, mais aussi conceptrice de shows, directrice artistique et agent.

J’enseigne l’art du glamour et je suis coach en bien-être et féminité.

Ça fait beaucoup de choses mais avant tout cela je suis une femme, une femme avec une certaine force et pleine d’audace mais aussi une femme avec ses faiblesses, ses moments de doutes. Je ne suis pas insubmersible et intouchable, j’ai mes moments de tristesse, de panique et de non confiance en moi aussi. »

D’où vient ton nom d’artiste ?

« Il s’est trouvé assez vite. Il fallait quelque chose de petit et facile à retenir et à prononcer dans plusieurs langues. J’ai choisi Lolly car j’aimais tous ces noms anciens de la seconde guerre mondiale comme Betty, Molly, Betsy et Lolly je trouvais ça vraiment mignon puis Wish est venu naturellement. Wish en anglais c’est le vœu, le souhait, le désir, la volonté et ça collait très bien à ma personnalité. »

Photo @monsieur_monsieur (jeune technicien du Crazy Horse)

Photographe Julien Simon

Assistant Lights Lionel De Smet / Installation & Stylism Vanessa Pinto / Hair Hugo Le Blond / Mua Muscari Kokkinos / Assistant Cynthia Marchione

Qu’as-tu comme formation et comment cela t’a amené à la scène burlesque ?

« J’ai une formation de danse classique. J’ai un parcours essentiellement artistique. J’ai étudié dans un conservatoire : cours de diction/éloquence, art dramatique, expression corporel. J’ai également étudié dans des écoles d’acting où j’y ai appris plusieurs méthodes dont la méthode de l’Actor Studio.

Puis un jour lors d’un casting j’ai rencontré George (Bangable) et ensemble nous avons décidé de poursuivre une route artistique.

Parallèlement, pour parler de ce qui m’a amené au burlesque au sens large, ma grand-mère était une bible hollywoodienne. Elle aimait tous ces films de la Golden Age. J’étais vraiment fascinée par toutes ces femmes qui pouvaient danser/chanter/jouer la comédie et qui étaient parfaitement maquillées/coiffées. J’ai toujours eu dans un coin de la tête une envie un jour d’être une de ces femmes.

J’ai tout mis en œuvre pour le devenir et je pense être un peu la suite de ces performeuses ultra sophistiquées, ultra talentueuses. Je ne dis pas pour autant que je suis talentueuse mais je mets tout en œuvre pour toujours offrir une apparition qualitative et ultra lêchée.. »

Qu’est-ce qui t’inspire, quelles sont tes influences ?

« Il faut savoir que je n’aime pas me cantonner à une période bien précise. Quand on parle de mon côté ultra sophistiqué, de mon côté pin-up, je tends à aller plus loin que cela. Je préfère me définir comme une Poupée Glamour.

Une Poupée Glamour qui voyage dans le temps. Car finalement les périodes qui m’inspirent sont les années d’après guerre, les années 40 et 50 mais j’aime énormément l’esthétique des années 60 et 70. Je m’arrête là car même si je suis une enfant des années 80s, je ne m’y retrouve plus.

J’aime beaucoup aussi le revival dans les années 70 de l’esthétique des années 20, c’est ce qu’on appelle le Biba look. Je m’en inspire beaucoup quand je suis en sortie et que je danse sur du disco toute la nuit.

Mais le plus important dans toutes ces périodes que j’affectionne c’est le mot GLAMOUR. Dans toutes ces décennies, il y a cette notion de glamour, de sophistication à l’extrême, que ce soit dans la mise en beauté, la coiffure et les tenues. Puis il y a aussi beaucoup de choses cintrées, ce qui est un point important pour mettre en valeur mon physique. Voilà pourquoi le terme Poupée Glamour. »

Quelles femmes admires-tu ?

« Ma plus grande inspiration c’est LA FEMME et ça le sera toujours. J’ai décidé que ce sera mon combat à vie, je pense avoir des choses à apporter à la femme et inversement. Celles qui m’inspirent le plus sont essentiellement des femmes de caractère, de pouvoir, de force.

Alors quand je dis de pouvoir, ce n’est dans un sens spécialement politique. Ce qui m’intéresse c’est l’audace. Ces femmes qui n’ont pas peur de donner leur opinion au péril de leur vie. Ou encore celles qui ont de grosses responsabilités au sein d’une entreprise, d’une société ou plus simplement d’une famille. A priori cela peut être madame tout le monde dans la rue. Ces femmes vont m’inspirer.

Toutefois, si je devais citer un nom, je citerais Mae West. Elle est à l’image de ce que j’essaie de défendre à l’heure actuelle. Mae West était une grande dramaturge des années 30, une vraie avant-gardiste, elle se faisait jeter en prison car c’était beaucoup trop osé et audacieux pour l’époque et quand elle sortait de prison, elle écrivait une pièce encore plus audacieuse et choquante. C’est vraiment magnifique parce que elle s’est battue avec son physique et son intelligence et ça j’adore.

Je pourrais peut-être également citer cette icône de l’over sexualisation des années 40, 50, Jayne Mansfield. Son mythique QI (163) plus élevé que son tour de poitrine pourtant déjà impressionnant, sa détermination sont sources d’inspiration. Fait rare pour l’époque, elle avait fait des études de droit pour être avocate.

Voilà je me sens très proche de ces femmes car ce sont des femmes à la sexualité débordante, ce sont des artistes, elles sont sophistiquées à l’extrême, elles sont blondes et voluptueuses. Je pense récupérer un flambeau pour à mon tour le donner à d’autres.

Pour l’anecdote, ayant accès aux archives du Crazy Horse, j’y ai découvert qu’à la fin des années 50, Mae West avait été invitée à venir performer au Crazy Horse et pour des raisons apparemment de cachet, elle n’est pas venue.

Alors peut-être que quelque part, je suis sa petite-fille spirituelle. En tout cas, je suis arrivée au Crazy Horse avec toute mon impudeur comme Mae West l’avait fait avec ses décolletés provoquant à l’époque la censure au cinéma car ses pièces de théâtre étaient beaucoup trop osées. »

Mae West

Parles-nous un peu de George Bangable et de la Golden Age Society

« La Golden Age Society était comme une évidence lors de ma rencontre avec George il y a maintenant presque 12 ans. On a importé la scène burlesque en Belgique, on a fait énormément de shows et puis les demandes se sont enchaînées. Nous sommes maintenant concepteurs de shows, parfois publics mais le plus souvent privés.

Nous sommes également au Crazy en tant que George Bangable et Lolly Wish, nous sommes associés mais surtout amis et complices.»

Comment gères-tu le fait de passer de la scène du Crazy à tes coachings ?

« Pour moi, de un, c’est quelque chose de très facile quand on a les pieds sur terre et de deux c’est quelque chose d’important et essentiel. A l’heure actuelle, je n’imagine pas ma vie sans ce côté social et militant, sans ces coachings.

Je suis une showgirl, une femme et une militante de la Femme. C’est essentiel pour mon bien-être. Ce sera comme ça toute ma vie.

C’est-à-dire, que le pan artistique continuera à évoluer, de mieux en mieux je l’espère, en tout cas je mettrais tout en œuvre pour cela et il y aura toujours l’aspect social et humain qui évoluera aussi.

D’ailleurs mon gros projet 2019-20 c’est la FONDATION LOLLY WISH et derrière ça, une école de femmes, un cercle féminin, il y aura essentiellement des conférences sur la femme, des conférences féministes, il y aura le cursus burlesque, il y aura des cours de féminité également, des coachings individuels sur le bien-être, la confiance en soi, des cours de yoga, de cuisine, peinture, des journées complètes où on se fera du bien avec de la coiffure, manucure, pédicure.

Bref des journées de déconnexion où la femme ne pensera qu’à elle…

Je serai bien évidement sponsorisée par la ville de Namur. »

Photo Coaching 2018, Lolly et ses élèves

Tu sais que beaucoup de femmes t’admirent et en particulier des femmes qui se définissent comme pin-up. Tu es leur icône. Que voudrais-tu passer comme message à ces femmes, à ces pin-up ?

« Et bien d’abord je voudrais leur dire MERCI.

Je reçois beaucoup de marques d’affection, et de messages somptueux que je garde dans un coffre fort secret, je reçois énormément de messages privés me disant de jolies choses et je crois qu’un jour, je ne sais pas quand, j’en ferais livre.

Après je voudrais dire aux pin-up qu’avant d’être pin-up et de se sentir légitime, il faut être soi et prendre sa place. Je sais que dans la communauté pin-up n’est pas toujours facile.

Je n’ai jamais eu ce problème parce que, je suis artiste, je ne suis pas essentiellement pin-up. Il y a des espèces de tension et de débat autour de cette légitimité du titre.

Alors moi, j’ai envie de vous dire : mesdames, mesdemoiselles, des pin-up il y en a beaucoup. Déjà il y a différents types de pin-up classique, post-moderne, ghoul, rockabilly, alternative…

C’est un univers très large et à l’esthétique variée. Avant de vous tracasser sur la légitimité du mot pin-up, soyez avant toute chose LA FEMME que vous avez envie d’être.

À partir du moment où vous acceptez d’être la femme que vous avez envie d’être et que vous vous autorisez à devenir cette femme, peu importe le titre de pin-up ou de pin-up à l’ancienne, de pin-up moderne ou même de pin-up futuriste, vous aurez votre place.

SOYEZ CELLE QUE VOUS AVEZ ENVIE D’ÊTRE.

Pin-Up, ce n’est qu’un terme.

Moi-même je ne me définis pas comme une pin-up. J’ai décidé de me définir comme une Poupée Glamour. C’est le terme que j’ai choisi pour moi. Prenez ça avec décontraction. »

Si tu devais citer qu’un seul souvenir de ta carrière, lequel serait-ce ?

« Et bien je citerais le Crazy Horse bien évidement.

Pour une artiste de cabaret, une chanteuse de music hall, être entrée dans cette maison unique et considéré comme l’un des plus beaux cabarets au monde, c’est formidable.

C’est une institution et ça pourrait être l’apogée de ma carrière. Parce que finalement, où aller après le Crazy Horse ? Où ?

Non seulement par rapport à ma carrière artistique mais aussi parce que ça rassemble mon coté showgirl et militant de la femme puisque j’ai bousculé les codes de la femme au Crazy Horse.

Cette place a été conçue pour moi. Il n’y avait pas de meneuse de revue et pas de femme avec ce gabarit et ce physique avant moi. C’est une de mes plus belles victoires car elle est à la fois artistique et militante.

Photo Jean-Pol Serdan (au Crazy Horse)

Tu termines en nous parlant de ton album ?

« Mon album c’est tout d’abord une magnifique rencontre avec un homme formidable qui est auteur/compositeur/mélodiste et producteur qui est autre que Léonard Lasry.

Nous nous sommes rencontrés dans les nuits parisiennes, on a eu un coup de foudre, un coup de cœur artistique. Puis il a décidé de me réaliser, me produire un album.

Une chance magnifique pour moi de développer sa propre musique à côté du burlesque, du cabaret. À ce duo est venu s’ajouter une parolière qui écrit pour les plus grands artistes français. Elisa Point, qui m’a écrit des textes sur mesure.

Et voilà ça a donné un album magnifique et l’idée c’est de le faire vivre un maximum avec des clips vidéos, des singles, des vinyles collector, et puis des concerts.

Citons également Pierre et Gilles qui ont réalisé avec tout le talent qu’on leur connaît la cover de l’album. L’œuvre se nomme « Des fleurs et des larmes ».. Ce sont mes deux tontons d’amour.

Merci beaucoup Lolly d’avoir répondu à mes questions. J’aurais pu continuer mais toutes bonnes choses ont une fin.

Retrouvez Lolly sur YouTube et sur Instagram

Votre hôte,

La baronne Athena

Relecture Dita Von Frite

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