Salut les Pulpies,
Vous le sentez le vent qui tourne ? Et par là je ne parle pas de la brise de décembre qui nous fait l’honneur de sa présence non, je parle bien sûr de la reprise de l’activité dans les lieux culturels ! Oui mes chatons, cette fois c’est la reprise. Les dates de spectacles et autres festivals s’annoncent les unes après les autres et bientôt on retrouvera sur scène, en chair et en os, mais surtout en chair nos artistes burlesques chéris.
Je vous parlais en avril d’une troupe Nantaise qui avait profité de cette accalmie pour préparer leur entrée dans ce monde merveilleux fait de strass et de paillettes, et bien elles ne sont pas les seules à avoir été studieuses. Dans le Grand Est, se trament aussi des choses, mais un peu plus mystique cette fois… L’envoûtante Sally Rock’N’Rolla, sorcière et effeuilleuse burlesque, nous en dit plus…
“A 27 ans, j’ai commencé la pole dance pour allier sport et féminité. J’étais davantage motivée par les chorégraphies que par les figures parfois trop élaborées. Amatrice de spectacles burlesques des Pin-Ups d’Alsace puis bénévole à ces évènements, j’ai d’abord décidé de m’inscrire au stage d’effeuillage de Luna Moka. Je me suis ensuite lancée en m’inscrivant à son école de danse La Clandestine.”

Stéphanie alias Sally Rock’N’Rolla, découvrait ainsi le burlesque en 2016 en entamant un cursus de 3 ans à l’école de la Clandestine. Ce qui devait être juste un passe-temps au départ deviendra vite une passion dévorante.
“J’ai commencé le burlesque pour avoir une nouvelle activité alliant sport et féminité, apprendre à danser mais surtout vaincre ma pudeur et redécouvrir mon corps. Je pense que pour beaucoup de femmes le burlesque permet de faire un travail sur son corps, de s’exprimer par la danse et la musique et de s’assumer quels que soient ses complexes.”
Les deux premières années de cours se composent uniquement de chorégraphie de groupe. Bien que Stéphanie s’épanouit dans sa nouvelle discipline, très vite elle en veut plus. Mais heureusement pour elle, la 3ème année du cursus est consacrée au développement d’un numéro personnel.
“J’avais besoin de m’exprimer très vite, j’avais déjà trouvé mon univers et mon personnage scénique. Au bout d’un an et demi, j’ai eu l’opportunité de monter sur les planches de La Clandestine lors d’une scène ouverte.”
Des numéros solo oui, mais dans un univers bien à elle ! Loin des clichés du burlesque classique, son truc à elle, c’est le rock !
“Je suis une grande fan de rock, de punk et de métal ! Ça peut ne pas plaire à tout le monde, mais c’est qui je suis vraiment. J’essaye de contrebalancer le côté sauvage avec des moments plus doux, poétiques ou glamour.”
Ce choix se retrouve aussi dans son nom de scène : “Une artiste locale, Marie Meier, a réalisé une peinture : Santa Rocknrolla. Quand je l’ai vu je me suis retrouvée dedans ! Quant à Sally, c’est un hommage au film d’animation “L’étrange noël de Mister Jack”. C’est elle qui sauve tout le monde dans le film, c’est un personnage fort et doux à la fois, je l’adore bien qu’elle soit trop peu mise en valeur à mon goût. De plus, elle est rousse comme moi. Mon nom de scène était donc une évidence. Ma passion pour l’univers fantastique de Tim Burton et le Rock’N’Roll sauvage ont créé Sally Rock’N’Rolla.”

En 2019, l’envie de monter un projet se fait sentir. Pour Stéphanie et ses amies, qui partagent une passion commune pour le burlesque mais aussi l’ésotérisme, l’envie d’apporter une valeur différente aux autres troupes françaises grandit. L’Alsace est une terre fertile en artistes burlesques. Il y a bien sûr le Strasbourg Burlesque Festival (le SBF dont on a parlé en février sur Pul&p), créé par Champagne Mademoiselle, mais aussi la troupe de burlesque des Pin-Ups d’Alsace, dont les membres sont d’ailleurs professeures à la Clandestine Strasbourg et Colmar.
“J’avais envie de continuer le burlesque mais pas seule. C’est plus motivant à plusieurs et avec des amies proches, c’est encore plus fun et bienveillant ! J’ai donc eu l’idée de monter une troupe burlesque en faisant appel à celles qui partagent les mêmes valeurs que moi. La magie. Que ce soit l’imagerie de la sorcellerie, des rituels chamaniques, la création de personnages imaginaires ou encore l’interprétation de contes. Je voulais proposer quelque chose de nouveau, partager nos univers et de toutes se compléter en apportant nos spécialités.”
La magie donc ! C’est curieux me direz-vous mais pas tant que cela. L’Alsace est une terre de sorcières. Elles rendent ainsi hommage à leur histoire en perpétuant des traditions et des croyances bien anciennes. Le nom de la troupe est venu à Stéphanie en écoutant le podcast “Les sorcières, une histoire de femmes de Céline du Chéné” sur France Culture. L’appellation des sorcières au moyen âge, “les bonnes dames de la nuit” l’a particulièrement marquée. De là “Les Sœurs de Minuit” sont nées.

“On voulait souligner l’aspect “sororité de sorcières » avant tout. Et puis on voulait un nom français qui sonne bien, qui nous ressemble et qui nous donne une identité particulière. On avait peur d’être une troupe de plus avec un nom en anglais.”
La troupe se compose donc de 6 amies. “Nous sommes amies dans la vraie vie depuis un moment, et même depuis le lycée pour Elurra Doll et moi!”
Stéphanie est la meneuse mais chacune a un statut égalitaire, toutes les décisions sont prises ensemble. Elles ont voulu prendre leur temps pour mûrir leur projet et se lancent officiellement en Juin 2020, mais c’était sans compter le covid qui en a décidé autrement.
Qu’à cela ne tienne, après l’annulation des premières scènes, elles se sont adaptées en organisant des performances en live sur instagram.
Un premier show arrive enfin sur les planches de la Clandestine le 10 juillet prochain ! Il se compose de numéros individuels et d’une chorégraphie de groupe. Mais attention, soyez prévenus, les filles ne font pas dans le classicisme. Leurs numéros sont emplis de magie mais pas que ! “On a certes des numéros dark mais d’autres aussi plus soft. Certains sont plus légers et drôles. On est là pour divertir et faire découvrir notre magie au public.” explique Stéphanie.

Passons donc aux présentations !
Il y a Amandine alias Velvet Mango qui du haut de ses 35 ans a eu envie en se lançant dans le burlesque de se réapproprier son corps. Après une formation théâtrale, ou elle a surtout travaillé l’expression du visage et des émotions, elle intègre le cursus burlesque de la clandestine. Amandine c’est la générosité incarné. Joyeuse, pétillante, c’est la maman du groupe. On retrouve cette générosité dans son nom de scène qui signifie “mangue de velours”. La mangue est son fruit préféré et Velvet est un clin d’œil au film Blue Velvet. Amandine fut sélectionné au SBF #1 pour la soirée des débutantes, et pour l’avoir vue sur scène, je vous garantie que ca envoie du lourd !
Velvet Mango

Ensuite Emilie alias Daâr Djiling, 37 ans, a elle commencé le burlesque à la Clandestine en même temps qu’Amandine, par besoin de liberté et d’exprimer une grande créativité ! Cette nana là c’est une grande bosseuse. Dans sa tête ça fuse, elle sort une chorégraphie toutes les 5 minutes. Danseuse et acrobate accomplie, elle fait des grands écarts sur demande ! En 2021, elle est sélectionnée au SBF avec son numéro de cigogne. Une “fan dance” mélangé à de la danse africaine. Petite anecdote ? Elle tient son nom de scène du bruit que faisait les bières dans son sac à dos quand elle était ado 😛 “Djiling Djiling” Elle a ajouté “Daâr” par la suite pour le côté mystérieux.
Daâr Djiling

Recrue suivante, Ninon, alias Elura Doll, a 33 ans, c’est la baby doll du groupe. Son nom de scène en est d’ailleurs inspiré. Quant à Elurra veut dire « neige » et fait honneur à ses origines basques et son amour pour l’hiver. Elle fut la première à prendre des cours à la clandestine à l’école de Colmar pendant un an. Forte d’un background en danse classique de plus de 20 ans, elle est aussi acrobate. Elle gère la “chair dance” et le cerceau aérien comme personne. Ses numéros sont beaucoup inspirés de l’univers des animaux et de créatures mystiques. Elle est capable de passer du tutu de ballet à un numéro d’électro plus dark sans effort ! Ses prestations remarquées lui ont valu d’être une guest régulière des Pin-Ups d’Alsace.
Elura Doll

Anais alias Lovely The Lady, 29 ans, est l’incarnation de la sexualité et de l’érotisme de la troupe. Elle a commencé le burlesque avant les autres, n’a jamais pris de cours et s’est formée auprès de grandes effeuilleuses. Elle a fait son nid en dehors de l’Alsace ! Arrivée à Strasbourg pour son école de maquillage et elle n’est jamais repartie. Au départ danseuse de modern jazz, elle a organisé des cabarets dans le sud d’où elle est originaire. Son univers est vaste, des années 1800 à 1900, en passant par l’érotisme et le vintage. Elle a même dansé avec les drag queen de Strasbourg. Elle passe avec aisance d’un univers fetish à un autre plus doux et délicat, avec elle, il n’y a pas de juste milieu. C’est aussi une sorcière active, qui affectionne la confection de potions, bougies, sels de bains et rituels.
Lovely The Lady

Et enfin, Mélissa alias Sweet Ginger, 26 ans, a comme son nom l’indique une double personnalité ! Ginger (gingembre) pour le côté piquant et Sweet qui signifie douceur. Surnommé “petit bonbon” par les membres de la troupe, c’est aussi le bébé puisque c’est la plus jeune. Elle a commencé les cours de burlesque à la Clandestine en 2015 pendant 2 ans et c’est vite devenu une passion. L’as du bricolage, elle ne cesse de créer des choses.. Son univers est emplit de malice : harlequeen, queen cactus et créatures imaginaires. C’est aussi une excellente danseuse, très gracieuse, elle vole littéralement sur scène dans ses numéros.
Sweet Ginger

Retrouvez donc très vite “Les Sœurs de Minuit” sur scène, à Strasbourg et suivez leur actu sur les réseaux sociaux pour d’autres aventures qui j’en suis sûre raviront vos mirettes !
Paillettes et tourbillons de nippies,
Scarlet Ruby Storm
Envie d’en savoir plus et de suivre leur actualité, retrouvez les soeurs de Minuit sur Instagram et sur Facebook.
Crédit photo Miss Cycy / Olivier VAX / Caroline Gife
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